La réduction des risques ou des méfaits est une approche d’intervention qui vise à diminuer les dangers et les impacts négatifs liés à un comportement plutôt que de miser sur l’arrêt de celui-ci. Cette façon d’intervenir se veut plus humaine et réaliste que les approches répressives qui misent sur la peur, les sanctions et les jugements.
C’est aussi de fournir les informations, les outils et les services nécessaires pour les protéger. Un des exemples de réduction de risques le plus connu est « Opération nez rouge » qui ne demande pas aux gens de ne pas consommer d’alcool durant le temps des fêtes, mais leur permet de rentrer à la maison de manière plus sécuritaire.
Cette approche est donc utilisée dans différentes sphères de la santé et des services sociaux et elle s’utilise très souvent en lien avec la sexualité et la consommation de drogue et d’alcool.
Il existe différentes initiatives basées sur la réduction des risques qui permettent aux jeunes qui ont une sexualité de la vivre de manière saine et sécuritaire. Par exemple :
• Les programmes d’éducation à la sexualité
• L’accès à la contraception
• La distribution de matériel de protection tel que les condoms et les digues sexuelles
• La promotion des tests de dépistage des ITSS (infection transmissible sexuellement et par le sang)
Comme pour la sexualité, plusieurs programmes et services sont offerts dans un cadre de réduction des risques au niveau de la consommation. Ces derniers ne font pas la promotion de la consommation et n’amènent pas les gens à développer des dépendances. Au contraire, ils permettent aux personnes de rester en vie et d’obtenir de l’aide. Par exemple :
• La distribution de matériel de consommation stérile
• L’éducation sur les pratiques à moindre risque
• Les programmes d’analyse de substances
• La sensibilisation sur les risques de surdose
• L’accès à la naloxone (médicament qui agit rapidement pour renverser temporairement les effets d'une surdose d'opioïdes)
Voici quelques suggestions de messages simples qui peuvent permettre aux jeunes de ne pas s’isoler s’ils consomment de l’alcool ou des drogues et ainsi réduire les risques.
• « Appelle si tu as trop bu afin d’éviter les accidents de la route. »
• « N’oublie pas de manger, boire et dormir afin d’éviter les psychoses. »
• « Ne consomme pas seul afin d’éviter une surdose mortelle. »
• « Consomme avec des personnes de confiance et veillez les uns sur les autres afin d’éviter les agressions. »
• « N’hésite jamais à en parler et à demander de l’aide. »
Quand ils étaient petits, vous ne les avez pas empêchés de faire du vélo, mais vous leur avez fourni un casque et vous leur avez montré à respecter le code de la route. Il suffit de faire la même chose avec la sexualité et la consommation. Ces pratiques sont normales et font partie de la vie de nombreux adolescents, mais ils comportent des risques. Les interdire ou les démoniser peut être associée à une honte et empêcher vos jeunes de demander de l’aide.
Essayez d’avoir une approche sans jugement afin qu’ils soient les plus honnêtes avec vous. Il est préférable de ne pas leur dire de ne pas avoir de rapport sexuel ou de ne pas consommer de drogue, mais de les informer sur les risques et sur les manières de se protéger. Vous pouvez aussi les référer vers des outils d’informations ou des organismes jeunesse spécialisés.
AIDQ, Réduction des méfaits