Comme il s’agit de leurs premières expériences, les jeunes n'ont toutefois pas encore les savoirs qui leur permettent de distinguer les limites de ce qui est acceptable ou non. Les adultes de confiance, comme les parents, peuvent jouer un rôle important en soutenant leur adolescent∙e pour qu’il∙elle développe des relations positives et égalitaires.
60 % des jeunes auraient vécu au moins une forme de violence dans leur relation amoureuse.
Les drapeaux rouges
La violence psychologique et sexuelle, qu’elles aient lieu en temps réel ou virtuellement, doivent recevoir une attention particulière puisqu’elles sont méconnues, subtiles et banalisées. Connaitre ses manifestations permet de mieux les identifier :
Violence psychologique et verbale
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Violence sexuelle
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- Surveiller pour savoir où et avec qui son∙sa partenaire parle;
- Contrôler les sorties, l’habillement, l’alimentation, etc. Isoler l’autre de ses ami·es ou de sa famille;
- Manipuler, dire des mensonges
- Faire le traitement silencieux
- Faire du chantage ou menacer (de le∙a quitter, de se suicider, de dévoiler sa vie intime, etc.)
- Rire de son∙sa partenaire, le∙a ridiculiser devant les autres
- Critiquer, dénigrer, mépriser ce que l’autre fait, aime, porte, choisit, etc
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- Faire ou forcer l’autre à faire un acte sexuel non désiré
- Faire du chantage sexuel (« si tu m’aimais vraiment, tu voudrais… », « je vais te quitter si tu ne fais pas… », etc.)
- Mettre de la pression sur son∙sa partenaire pour avoir une relation sexuelle
- Envoyer des photos nues sans la permission
- Forcer une personne à écouter ou à faire des vidéos pornographiques
- Restreindre son∙sa partenaire à utiliser une telle contraception ou l’obliger à ne pas en utiliser une.
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La violence psychologique issue d’un sentiment de jalousie est souvent perçue comme étant une preuve d’amour par les jeunes. Bien qu’il s’agisse d’une émotion humaine, la gérer en ayant des comportements de contrôle reste problématique.
Les drapeaux verts
Les caractéristiques d’une relation amoureuse saine sont influencées par nos valeurs, nos besoins et nos priorités. Elles peuvent changer avec le temps et méritent d’être réfléchies, définies et discutées. Se sentir en sécurité et respecté, avoir confiance en son∙sa partenaire, éprouver du plaisir, pouvoir être authentique, communiquer de manière positive, être libre d’être soi-même en sont des exemples.
N’oublions pas que les conflits sont humains et constructifs! Pour plus d’informations sur les désaccords, visitez ce site.
En tant que parents, au quotidien…
- Passez des moments de qualité afin d’entretenir votre relation de confiance.
- Parlez des qualités des relations épanouissantes et égalitaires.
- Soyez un modèle positif : incarnez les valeurs et comportements d’une relation saine et normalisez le fait d’avoir besoin d’aide.
- Soyez authentique et nommez votre malaise ou vos difficultés si vous en ressentez. Reconnaissez vos erreurs si vous en faites.
- Posez des questions ouvertes et non intrusives telles que « Quoi de neuf avec …? Comment s’est passée votre soirée? » Respectez son rythme et son jardin secret.
- ÉCOUTEZ : avec curiosité, sans jugement ni idées préconçues.
- Questionnez-le∙a pour l’amener à réfléchir par ellui-même à ses limites, à ses besoins, à ses valeurs et aux solutions. « Est-ce que tu te sens bien dans la relation? Qu’est-ce que tu apprécies? Est-ce qu’il y a des choses que tu trouves difficiles? Qu’est-ce que tu pourrais faire la prochaine fois pour…? »
- Encouragez votre ado à écouter ses signaux internes, son feeling. Un indice d’inconfort n’est pas synonyme de violence, mais il mérite quand même notre attention.
- Conseillez votre jeune pour qu’il∙elle connaissent des stratégies de résolution de conflits, de communication positive et de gestion des émotions.
- Laissez votre jeune prendre ses propres décisions.
- Rappelez à votre ado que vous êtes là pour ellui, remerciez-le∙a de vous faire confiance.
Et si vous vous inquiétez…
- Évoquez des observations comme « J’ai remarqué que tu ne vois plus tes ami∙es, que tu sembles souvent triste, que tu ne fais plus ton activité préférée… ».
- Verbalisez votre inquiétude.
- Rappelez que les comportements de violence sont inacceptables même si venant de quelqu’un qu’on aime et parlez des caractéristiques d’une relation saine.
- Si votre jeune vous confie vivre ou faire de la violence, faites attention à vos propres émotions de stress ou de frustration. Évitez de faire un interrogatoire ou de blâmer votre ado.
- Surtout, croyez-le∙a puis soyez soutenant∙e et rassurant∙e pour la suite : « Tu n’es pas seul∙e, je suis là. »
- N’oubliez pas que si vous sentez que la sécurité de votre ado est compromise, il est important d’aller chercher de l’aide de ressources spécialisées.
Références
UQÀM, Enquête sur les Parcours Amoureux des Jeunes (PAJ)
UQÀM, Programme Étincelles : pour des parcours amoureux et intimes positifs