Vous vous demandez pourquoi votre ado passe autant de temps sur les réseaux sociaux? Mieux connu sous le terme FOMO (Fear of missing out), la peur de manquer un événement, une nouvelle ou quelque chose d’intéressant peut inciter plusieurs à avoir de la difficulté à se déconnecter. Comment soutenir les jeunes à se définir autrement et à trouver un juste équilibre numérique?
Le temps d’écran occupe une place importante dans le quotidien des jeunes. Selon des données de 2022, 64% des adolescent(e)s dépasseraient le seuil recommandé de 2h par jour d’écran pour se divertir durant la semaine, une proportion qui monte à 90% durant la fin de semaine.
Même s’il peut être source de conflit à la maison, le temps passé sur les réseaux sociaux peut avoir des bénéfices pour les jeunes. En effet, pouvoir échanger instantanément avec des personnes avec qui l’on partage des intérêts permet de développer un sentiment d’appartenance et son identité à l’adolescence.
S’il n’est donc pas étonnant qu’une bonne partie du temps libre des jeunes soit occupée par les réseaux sociaux, il peut être difficile pour certains de trouver un juste équilibre numérique et de se définir autrement que par son identité virtuelle.
Alors que les applications des réseaux sociaux envoient en continu des notifications sur les publications, les photos ou les événements partagés par nos contacts, plusieurs ressentent une forte pression de rester connectés en continu pour ne rien manquer, ce qu’on appelle le phénomène FOMO . Pour certain(e)s, il devient donc difficile de laisser de côté son cellulaire sans ressentir un sentiment de malaise ou d’anxiété à l’idée de passer à côté que quelque chose d’important.
En plus des conflits que peuvent générer les comportements associés au FOMO comme télésnober (c’est à dire regarder son cellulaire en ignorant les personnes physiquement présentes autour de soi), passer un temps d’écran excessif sur les réseaux sociaux à l’adolescence est associé à une moins bonne santé mentale générale ainsi qu’à un niveau plus élevé d’anxiété et de détresse psychologique.
Au-delà des réseaux sociaux, il existe une multitude d’activités qui permettront à votre ado de découvrir ses intérêts et ses passions ou encore développer ses amitiés. Que ce soit par le sport (vélo, soccer, skate, danse, etc.), des activités artistiques (cours de musique, dessin, photos, maquillage) ou du bénévolat, ces moments peuvent se faire en solo, mais aussi entre ami(e)s ou en famille.
Encouragez votre jeune à passer du temps de qualité entre ami(e)s ou en famille en dehors des réseaux. Voici quelques idées :
Établissez des règles avec votre ado concernant l’utilisation des écrans à la maison et les conséquences qui seront appliquées si votre entente n’est pas respectée.
Par exemple, vous pourriez déterminer ensemble des moments sans connexion, comme à l’heure du souper, lors des devoirs ou encore 30 minutes avant l’heure coucher. Si votre enfant vit avec des parents séparés, il pourrait être aidant de déterminer des règles de base communes sur l’utilisation des écrans qui seront appliquées dans les deux foyers.
Vous demandez à votre jeune de mettre son téléphone de côté à l’heure du souper, mais il vous arrive de regarder vos notifications entre deux bouchés? N’oubliez pas que vous êtes des modèles pour vos enfants, et ce, même à l’adolescence.
Réfléchir à votre utilisation des écrans et agir en cohérence avec les règles de la maison pourrait faciliter l’acquisition des saines habitudes numériques pour toute la famille en plus d’éviter des conflits potentiels avec votre ado.
Si vous voulez aborder les enjeux liés à la consommation numérique avec votre jeune, le site web Pause ton écran de Capsana et celui de Tel-Jeunes offrent des pistes de réflexion et de l’information pertinente sur le sujet. L’Association pour la santé publique du Québec a également mis sur pieds le site Ça se cultive et le projet Ralentir qui font la promotion de saines habitudes de vie favorable à la santé mentale des jeunes.
Pause, Parents séparés: encadrer l’usage des écrans en 5 étapes
ResearchGate, Social Media and Fear of Missing Out in Adolescents: The Role of Family Characteristics
Collectif Vital, L’activité physique : un levier incontournable pour la santé des jeunes
National Library of Medicine, Fear of Missing Out as a Predictor of Problematic Social Media Use and Phubbing Behavior among Flemish Adolescents
Institut de la statistique du Québec. Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire 2019
Société canadienne de pédiatrie. Les médias numériques : la promotion d’une saine utilisation des écrans chez les enfants d’âge scolaire et les adolescents
Statistique Canada. L’utilisation des médias numériques en ligne et la santé mentale des adolescents