En vieillissant, les ados ont tendance à vouloir passer de plus en plus de temps avec leurs amis et de moins en moins avec leur famille.
Pour certaines familles, cette transition se passe très bien. Mais pour la grande majorité, il s’agit d’un ajustement familial. En effet, c’est la période de la parentalité la plus difficile ! De nouvelles personnes rentrent dans la vie de vos jeunes. Vous appréciez certaines de ces personnes et d’autres, un peu moins.
L’adolescence est synonyme de plusieurs changements psychologiques et physiques. C’est aussi une période où les jeunes recherchent de l’autonomie (particulièrement par rapport aux parents). Ils testent également les limites et ont une perception très vague des conséquences de leurs comportements. À cela s‘ajoute le besoin d’appartenance grandissant des jeunes envers un groupe d’amis. Tout ceci amène donc les adolescents à changer autant au niveau de leurs attitudes que de leurs comportements, pour le meilleur ou pour le pire.
Il peut être facile d’attribuer les mauvais comportements de son adolescent à ses amis, surtout lorsque les dits comportements n’étaient pas présents avant de les connaître. Toutefois, l’élément le plus important est mis de côté : le pouvoir d’agir de votre enfant.
Après tout, si ces personnes ont choisi votre enfant comme ami et vice-versa, c’est qu’ils avaient déjà beaucoup d’affinités au départ. De plus, en amitié, on observe une influence réciproque. C’est-à-dire que tous les membres d’un groupe ont une influence sur les autres membres. En ce sens, les jeunes qui présentent des comportements plus problématiques ont tendance à s’attirer entre eux. Par la suite, ils reproduisent davantage leurs comportements afin de se sentir inclus dans le groupe.
Il est certain qu’une forme de supervision doit demeurer. Que ce soit en cas de besoin ou pour les arrêter si leurs comportements deviennent trop problématiques. Il faut donc trouver un équilibre entre favoriser leur autonomie et la supervision parentale.
D’un côté, être dans le contrôle excessif, notamment en ce qui concerne les personnes qu.il peut et ne peut pas voir, risque de l’amener à se rebeller contre votre autorité. Être trop intrusif risque aussi de nuire au niveau de son adaptation psychosociale et de favoriser une diminution de ses comportements positifs.
D’un autre côté, être trop permissif peut donner faussement l’impression à votre adolescent qu’il peut faire ce qu’il veut sans que ses comportements entraînent des conséquences. Ceci pourrait donc l’inciter à tester toujours plus loin les limites et à adopter encore plus de comportements problématiques.
Ainsi, il faut plutôt y aller selon une approche-conseil, surtout lorsqu’il vit des conflits avec ses amis. L’objectif est de nommer vos observations et vos inquiétudes qui en découlent tout en les encourageant à prendre de manière autonome la meilleure décision. N’oubliez pas de leur dire que vous serez là pour eux dans tous les cas.
Le plus important est de ne jamais parler contre le groupe d’amis dans son ensemble. Les jeunes s’identifient au groupe, ainsi, tous reproches faits au groupe, ils se les attribueront à eux. Par exemple, si vous nommez à votre enfant que vous trouvez ses amis immatures, il en retiendra qu’il est immature.
Donc, si vous avez l’impression que votre adolescent adopte certains comportements dérangeants depuis qu’il est ami avec X ou Y, identifier vos inquiétudes par rapport à ses nouveaux comportements et non son amitié avec ces personnes. Vous pouvez aussi nommer les comportements que vous observez chez ses amis que vous trouvez inquiétants. Encore une fois, il est important de ne pas cibler un individu, mais bien des comportements ou des attitudes.
Les jeunes ont tendance à reproduire les comportements problématiques dans des contextes non supervisés par un adulte. Ainsi, pour favoriser ses comportements positifs, passez du temps en famille et encouragez votre enfant à participer à une activité encadrée qu’il aime. Vous pouvez aussi l’inciter à inviter ses amis à ces moments structurés pour encourager leurs comportements positifs chez eux aussi.
De plus, ces comportements ne sont pas automatiquement le miroir de l’éducation et des valeurs mises en place à la maison. En effet, les adolescents sont en quête d’autonomie et donc de distanciation avec la sphère familiale. Rappelez-vous que tout le temps que vous investissez aide à prévenir les influences plus négatives de leur environnement sur lequel vous n’avez pas toujours le contrôle.
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