Parler de consentement avec son enfant peut sembler quelque chose de délicat. Certains parents éprouvent parfois un malaise à aborder des sujets entourant la sexualité et l’intimité avec leur jeune. Toutefois, le consentement se définit aussi par des notions de respect, d’écoute et d’empathie.
Ce sont donc des éléments qui peuvent appartenir à différentes situations telles que consentir à des soins, les relations amicales, le partage de photos intimes ou bien la participation à une activité, quelle que soit la nature de celle-ci.
Respectivement, cela signifie qu’il n’a pas été forcé de quelconque façon et que la personne doit savoir et comprendre à quoi elle consent. Puis, pour qu’un consentement soit continu, la personne doit s’assurer qu’il demeure libre et éclairé tout au long de l’activité dont il est question.
Cela dit, il peut être rassurant de se sentir un peu plus outillé·e lorsque vient le moment de parler de consentement. En ce sens, nul besoin d’être un·e spécialiste ou d’avoir la certitude que votre adolesent·e ait une vie sexuelle active pour ouvrir la discussion. D’ailleurs, le moment idéal n’existe pas, il faut souvent créer l’opportunité. Comme il s’agit d’un sujet important et qui s’applique à différentes sphères de la vie, il est d’autant plus nécessaire d’ouvrir le dialogue. Votre enfant saura aussi que vous êtes disponibles pour aborder le sujet à un autre moment s’il le désire.
Mais alors, comment aborder la notion de consentement avec son enfant de manière légère, mais tout aussi efficace? Voici quelques notions essentielles pour en parler.
Plus jeune, on apprend rapidement aux enfants ce qu’est l’intimité, quelles sont leurs limites et qu’il faut les respecter. C’est aussi personnel et différent pour chaque personne. À l’adolescence, ces limites peuvent avoir évoluées et c’est normal ! Il faut simplement les réévaluer afin de s’assurer de les respecter.
Les notions de consentement libre, éclairé et continu s’appliquent à bien plus que la sexualité. Que ce soit au travail, en amitié ou même lors de toute relation interpersonnelle, il est toujours primordial que chaque personne soit consentante dans la situation vécue. La pression des pair·e·s est un exemple de consentement qui n’est pas libre.
Le consentement est avant tout une forme de respect. Il peut y avoir des grandes répercussions dans la vie d’une personne dont le consentement n’a pas été respecté. Des répercussions à long terme, qui ne sont pas nécessairement visibles et qui peuvent être très dommageables et irréversibles.
Il faut également prendre en compte les enjeux légaux qui y sont liés au niveau criminel.
Apprendre à son enfant à respecter les choix de l’autre, c’est aussi contribuer au développement de son empathie. C’est être en mesure de se mettre à la place de l’autre, prendre conscience de la culpabilité qu’on peut lui faire vivre en insistant. De ce fait, le·la jeune comprend que si la personne donne son accord sous cette pression, le consentement n’est plus valide.
Les comportements et attitudes peuvent à la fois indiquer une réelle envie ou non, c’est pourquoi il est important d’y être attentif·ve. Par contre, il est tout aussi nécessaire de valider ses perceptions auprès de l’autre. C’est ce qu’on appelle le consentement enthousiaste. En effet, si la personne communique son accord verbalement, mais que son attitude ne semble pas concorder, cela est un signe à ne pas négliger. La communication sous toutes ses formes est donc un outil essentiel au consentement, et aux relations saines. De plus, le consentement peut sembler plus difficile à demander en contexte sexuel. C’est pourquoi il est nécessaire d’être à l’aise de l’aborder dans d’autres contextes de relations. Ainsi, le consentement devient plus fluide et naturel, voire érotique.
En tant que parents, vous êtes un modèle. Par exemple, en offrant à votre enfant de choisir d’embrasser ou non un membre de la famille, vous lui montrez qu’il est possible de dire non, de faire valoir son consentement et ses limites, et de les faire respecter. Vous vous montrez donc à l’écoute des comportements et attitudes de votre enfant. En plus de respecter ses choix et de favoriser son affirmation de soi. Cela démontre également que vous êtes une personne ressource en qui iel peut avoir confiance.
Accompagnez-le·la à connaitre ses limites et à trouver des moyens à son image de faire respecter son consentement. Par exemple, avec l’humour ou en travaillant sa confiance en soi. Apprenez-lui à privilégier l’écoute, l’ouverture et la sensibilité à l’autre.
Il est normal de ne pas se sentir expert·e, mais encouragez votre enfant à ouvrir le dialogue avec vous et avec d’autres personnes. Le consentement concerne tout le monde et il s’agit avant tout d’une question de respect de soi et de l’autre.