Avez-vous parfois l’impression qu’une tempête survient sans avertissement à la maison? Une tempête où votre jeune pleure, crie ou perd le contrôle. Ces tempêtes sont des crises émotionnelles.
Il s’agit d’un trop plein d’émotions que votre jeune exprime par des agissements imprévisibles. Essoufflé d’avoir essuyé une crise, vous arrive-t-il de vous demander : comment aurais-je pu prévenir cette tempête? En fait, c’est en apprenant à reconnaître ce qui provoque les crises émotionnelles que l’on peut développer des stratégies afin de les désamorcer.
Une crise émotionnelle est une accumulation d’émotions qui se manifeste par des agissements d’une très grande intensité. En effet, certains comportements sont annonciateurs de l’arrivée d’une crise. Il peut s’agir d’une agitation mentale ou corporelle, de réactions physiologiques et de changements de comportement. Une crise émotionnelle survient lorsque la personne crie, pleure, hurle, menace, brise ou lance des objets, est agressive, etc. Bref, une crise émotionnelle peut être reconnue par une perte de contrôle où les émotions sont fortes.
Une crise émotionnelle peut survenir sans prévenir, comme elle peut survenir à la suite d’une accumulation de tensions, de déceptions ou de frustrations. Normalement, 4 grandes catégories de causes peuvent expliquer l’apparition d’une crise :
La personne en crise perçoit que ses droits et sa liberté sont bafoués. Il est possible d’entendre des phrases ressemblant à : « Ce n’est pas de ma faute », « Je n’ai rien fait », « C’est toujours moi qu’on puni » ou « Pourquoi moi … ».
Elle est causée lorsque la situation actuelle fait revivre un souvenir désagréable vécu dans le passé. Les crises découlant de l’évocation émotionnelle peuvent avoir une telle force qui place les interlocuteurs dans une situation d’incompréhension, les laissant perplexes.
Elle est causée lorsqu’une personne en crise vit des frustrations qui se superposent. C’est la goutte qui fait déborder le vase. En effet, cette cause est très courante lorsqu’une personne accumule longtemps et en arrive à un point de non-retour.
Ils sont parfois difficiles à cerner lors de l’explosion. Les stresseurs aigus font références à des causes internes et externes telles que la consommation, les effets secondaires d’une médication, une insatisfaction des besoins, des douleurs physiques, une crise familiale et le stress en soi.
Maintenant que les raisons de la crise sont claires, il faut s’ajuster afin de l’accueillir et tenter de la désamorcer. Souvent, face à une crise, un réflexe naturel serait de s’emporter et de crier plus fort que son jeune. Cependant, cela créé un affrontement qui mènera ultimement à une impasse. Il est démontré qu’il est préférable d’être dans un rôle de soutien actif, plutôt que d’être en réaction. Ainsi, en étant dans une posture accueillante, il y a recherche de collaboration, ce qui nous rapproche d’un retour au calme.
Désamorcer, pacifier, gérer sont tous des mots utilisés pour parler de notre capacité à soutenir notre jeune lors d’une crise émotionnelle. Ainsi, le terme pacifier rappelle qu’il faut faire passer la crise en mots! En d’autres termes, il faut essayer de faire parler son jeune afin de l’aider à dégonfler sa balloune, tout en tentant de ne pas se laisser envahir par ses fortes émotions ou son agressivité.
Désamorcer une crise se fait entre deux personnes, c’est-à-dire le jeune en crise et un adulte. Il n’est pas recommandé que ce soit les deux parents qui interviennent. Ceci pourrait faire augmenter la tension émotive (et l’injustice!) chez le jeune. D’ailleurs, bien qu’on soit en train de désamorcer une tempête émotionnelle, il faut se rappeler que parfois, il peut y avoir plusieurs cycles d’éclatement où le jeune reprend des forces et renchérit. Ainsi, soyez préparés à recevoir cette charge émotive et surtout soyez patients!
Avant toute chose, la priorité est d’assurer la sécurité de tous. Il est recommandé de ne jamais se lancer dans la gestion d’une crise si l’on se sent inconfortable. Alors, si vous vous sentez en sécurité et disposé, il faut laisser votre jeune en crise s’exprimer. Démontrer une ouverture sincère et authentique favorise les confidences. D’ailleurs, en gardant son calme et en étant un phare, cela est rassurant pour le jeune. Toutefois, combattre le feu avec le feu est nuisible dans un contexte de crise émotionnelle.
L’idéal est de se préparer à l’avance, d’entrevoir quel serait votre possible plan de match lors de votre prochaine traversée dans l’œil du cyclone. Donc, prenez le temps de vous observer, souligner vos points forts et vos points à améliorer lors des crises émotionnelles de votre ado. La prochaine fois, vous serez fiers d’avoir traversé cette tempête émotionnelle avec de nouveaux outils!
Tiré du Programme Apprendre à se rapprocher sans agressivité, document de recherche provenant du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.