Les changements vécus par les adolescents affectent autant les papas que les mamans, mais de manières bien différentes. Avant d’aborder ces changements, rappelons qu’ils s’opèrent tant au niveau corporel, comportemental que social.
En effet, le besoin d’autonomie et d’indépendance soudaine peut désarmer certains parents. De plus, la manière dont les enfants vont répondre à leurs parents n’est plus la même qu’avant. À ce sujet, il est important de se rappeler que cela fait partie du développement normal et sain des jeunes. Il ne faut pas le prendre personnel. Cela part d’un besoin d’indépendance et non d’une intention d’être “bête” avec les parents.
Dans une époque pas si lointaine, les papas assumaient le rôle de pourvoyeur au sein de leur famille. Encore aujourd’hui, les papas ont comme référant ce modèle, mais ce modèle est en évolution. En effet, l’arrivée des femmes sur le marché du travail, l’augmentation du nombre de divorces, la diversification des réalités familiales ont contribué à ces changements concernant la paternité. Ainsi, l’engagement des pères auprès des enfants se traduit de différentes manières.
Saviez-vous que 96 % des pères trouvent important de s’impliquer auprès de leurs enfants?
En effet, les pères qui sont engagés avec leurs enfants se sentent plus compétents et valorisés dans leur rôle de parent. En ce qui concerne la relation avec leurs adolescents, les pères encouragent la prise de risque calculé et l’autonomie de leur jeune. De plus en plus, on observe que les pères s’impliquent davantage au sein de la famille. Cette implication a des impacts sur le développement de chaque membre de la famille. Lorsqu’on fait référence à l’implication du papa, on parle davantage de la qualité de la relation avec les enfants plutôt que de l’implication dans les tâches ménagères.
Ce sont toutes des questions à se poser pour connaître l’implication réelle du papa. De plus, les pères ont besoin de se sentir reconnus intégralement dans leur rôle ainsi que de reconnaître l’importance que leur présence a dans le développement de leurs enfants.
Petite réflexion pour vous : Pensez-vous que les mères laissent assez de place aux pères au sein de leur famille?
Pour plusieurs, le lâcher-prise c’est de faire confiance, d’observer les signes de changements et d’être là lorsque leur ado vit des échecs et des moments difficiles. Avant, on se dit, « que puis-je faire pour qu’il n’arrive rien à mon enfant ? ». Avec l’arrivée de l’adolescence, c’est plutôt « que vais-je faire lorsqu’il va leur arriver quelque chose ? ». Cette période de vie est le moment où votre enfant aura des amis que vous ne connaîtrez pas. Il fera des activités sans que vous le sachiez et prendra de plus en plus de décisions par lui-même.
Plusieurs pères ont davantage de facilité à vivre le détachement de leurs ados que les mères. Le fait que les enfants soient portés par la mère est peut-être un facteur influent. Ainsi, il s’agit ici d’une force dans la relation père-ado puisque celui-ci a déjà un certain recul dans la relation. Il est donc généralement plus facile pour le père de ne pas se laisser submerger par les émotions de son enfant. Toutefois, la coupure est aussi vécue du côté paternel, mais leur capacité à être plus objectif favorise le développement d’un espace nécessaire et sécurisant aux jeunes.
Évidemment, la façon de réagir peut différer d’un parent à l’autre. L’important est de s’inspirer et de valoriser les forces de chacun afin de pouvoir se supporter dans les défis. C’est ce qui permettra aussi d’établir un lien significatif avec son adolescent.
Guide d’adaptation des pratiques aux réalités paternelles, RVP, p. 22-25.