Vous considérez-vous comme un bon parent ? Est-ce que votre parentalité vous apporte de la satisfaction ? De nos jours, la pression sociale est énorme sur tout le monde, mais particulièrement sur les parents.
Bien que souvent avec une intention bienveillante, les parents sont bombardés de recommandations de toutes sortes, parfois de professionnels, mais généralement de la famille, des amis, des voisins et même de parfaits inconnus. Faire le tri de toutes ces informations peut être difficile et envahissant. Les réseaux sociaux deviennent alors un outil de choix pour de nombreux parents qui souhaitent prendre des décisions éclairées sur les sujets qui les préoccupent. Oui, du contenu de qualité existe bel et bien lorsqu'on sait où le trouver !
Outils parfois formidables, parfois nuisibles, les Facebook, Instagram et TikTok de ce monde semblent bien implantés dans les habitudes des parents. L’accessibilité de l’information, la vulgarisation de concepts par de courtes vidéos, la facilité de se réunir sous un même mode de pensée, tout cela fait des réseaux sociaux un endroit accueillant et attrayant.
Pour un parent d’un ado neuro-atypique, par exemple, pouvoir se réunir virtuellement avec d’autres parents qui partagent une réalité similaire, ça n'a pas de prix ! S’il faut donner un point positif aux réseaux sociaux, c’est qu’ils ont permis de rendre accessible à tout le vécu des personnes qui autrefois n’avaient pas de voix, socialement parlant.
Toutefois, cet étalage de la vie privée, filtré et modifié pour être « Instagrammable », a un effet très insidieux. Lorsque l’on regarde un album photo, on s’attend à ce que la personne nous présente ses plus beaux clichés. Mais sur Facebook ou Instagram, c’est plus flou.
On envie la parfaite photo de famille de notre cousine, sans voir les 53 prises ratées qui ont mené à ce touchant portrait. On rêve devant les images grandioses de notre amie d’enfance qui voyage partout dans le monde, sans savoir que celle-ci se bat tous les jours contre un grand mal de vivre. On regarde une conférence sur la communication avec les ados, animée par une psychologue qui nous parle en direct de son salon digne d’une série de décoration.
Justement, le sentiment de compétence parentale, ça s’achète où? Malheureusement, ce n’est pas en farfouillant sur les réseaux sociaux que vous le trouverez!
Cela se développe dans l’expérience vécue au quotidien avec notre ado et dans la relation que l’on bâtit avec celui-ci. Notre sentiment de compétence est aussi intimement relié à ce que nous reflètent l’autre parent et notre entourage immédiat. On se sent compétent quand ceux qu’on aime nous trouvent bons et nous le font savoir!
En conclusion, les réseaux sociaux sont-ils les ennemis à abattre? Bien sûr que non! Il suffit de trouver le bon dosage et savoir comment se préserver des risques que cela comporte. Et le plus important: se bâtir un vrai réseau social bienveillant, même si les personnes qui en font partie n’ont pas toujours la même vision que nous sur tous les sujets qui touchent la parentalité.
Faites comme vous demandez sûrement à votre jeune: limitez votre temps sur les réseaux sociaux. Choisissez la plateforme qui vous convient le mieux et utilisez-la plutôt pour vous divertir et non comme source d’information.
Rappelez-vous que ce que vous voyez n’est qu’une infime partie de la vie des gens, pensez au principe de l’album-photos!
Il est louable de vouloir s'améliorer en tant que parent, mais il est important de se concentrer sur quelques objectifs réalistes et d'éviter de se perdre dans les astuces et conseils trouvés en ligne.
Allez à la rencontre d’autres parents. Rien de mieux que de voir la réalité des autres sans filtre pour faire baisser la pression! Les organismes communautaires tels que les Maisons de la famille offrent des milieux de rencontre intéressants. Ils sont généralement ouverts à tous et offrent des services gratuits ou à faible coût.
Trouver un OCF: https://fqocf.org/trouver-un-ocf/
Institut de la statistique du Québec, Mieux connaître la parentalité au Québec : un portrait à partir de l’Enquête québécoise sur l’expérience des parents d’enfants de 0 à 5 ans 2015
Naître et grandir, Le sentiment de compétence parentale