Devrais-je parler politique avec mon ado ?

De plus, les jeunes d’aujourd’hui seront les électeurs de demain. Leur capacité à faire une critique saine de l’environnement politique leur donnera de meilleurs outils pour exercer leur devoir de citoyens. Ainsi, la politique ne devrait pas être un sujet tabou à la table à manger. Pour en discuter, il faut s’assurer de respecter quelques règles non écrites qui permettront à tous de ressortir grandis de cet échange.

3 comportements à adopter pour favoriser la communication

1. Écouter

Malheureusement, trop souvent les jeunes se font répondre qu’ils sont trop naïfs ou qu’ils n’ont pas assez de connaissances et d’expériences pour avoir leur mot à dire sur certains sujets. Par contre, pour pouvoir s’exprimer, votre ado doit se sentir à l’aise d’émettre des opinions qui ne sont pas les vôtres sans jugement de votre part.

2. Respecter

Avez-vous le droit de dire que vous êtes en désaccord avec certaines idées ou positions de votre enfant ? Absolument. Il faut simplement savoir comment bien exprimer ce désaccord. Assurez-vous de créer un environnement où tous se sentent respectés. Ainsi, peu importe leurs idées, ils ne feront pas face à des représailles ou des moqueries pour les idées exprimées.

3. Argumenter

Mettons cela en exemple. Votre enfant démontre un intérêt pour une idée politique. Celle-ci est que les impôts devraient être plus élevés pour offrir de meilleurs services. C’est une vision politique qui est répandue et il est normal qu’un adolescent qui va à l’école ait en tête les bénéfices de plus d’argent dans le système d’éducation. Par contre, si vous réagissez à sa prise de position en notant qu’il pourrait contribuer davantage aux dépenses familiales, même s’il s’agit d’une blague, votre ado pourrait en comprendre que d’émettre son opinion peut avoir des conséquences, même dans un environnement sécuritaire.

Sont-ils trop jeunes pour parler de politique ?

Plusieurs parents se demanderont, avec raison, s’il y a un âge à partir duquel les enfants sont prêts à aborder les questions d’actualité et de politique. Valérie-Anne Mahéo, professeure adjointe au département de science politique de l’Université Laval, a mené une étude sur la question.

Elle note notamment que 60 % des élèves de 5^e et 6^e années interrogées ont déclaré que la politique n’est pas un sujet trop compliqué à comprendre pour eux. Leurs préoccupations seront différentes selon l’âge. Ainsi, peut-être qu’ils vous parleront plus de l’état des écoles et de protection de l’environnement. Dans tous les cas, profitez-en pour leur demander ce qu’ils voudraient faire concrètement pour améliorer ce qui les préoccupe. Quels seraient leurs premiers objectifs en tant que Maire ou Mairesse ?

Vos ados ont des idées, veulent les partager et s’impliquer? Invitez-les à découvrir les organismes jeunesse. En effet, plusieurs organismes par et pour les jeunes sont en place pour amplifier la voix des jeunes dans plusieurs domaines qui les intéresses. Que ce soit Force Jeunesse, Citoyenneté Jeunesse ou ENvironnement JEUnesse, ils permettront à vos enfants de découvrir comment on peut pousser ses idées plus loin.

L’aider à faire ses propres recherches

Vous pouvez également aider votre ado à effectuer des recherches qui lui permettront de bien comprendre les enjeux avant de prendre position. Les sources d’informations traditionnelles ont petit à petit fait place à des sources alternatives qui existent sur les plateformes de réseaux sociaux, comme Instagram ou TikTok. Toutefois, le principal enjeu dans ces cas-ci est la difficulté de vérifier la fiabilité de l’information. Invitez vos enfants à vérifier l’information en cherchant ce que différentes sources en disent.

Radio-Canada a lancé 2 chaines YouTube au cours des dernières années. Celles-ci sont destinées aux enfants/ados (MAJ) et aux jeunes adultes (RAD). Les jeunes y trouveront de l’information vérifiée et vérifiable présentée dans un format qui leur plaira. Pour les enfants de 8 à 14 ans, il existe Le Curieux, un journal numérique qui leur explique l’actualité.

Le plus important est…

Écoutez-les, proposez-leur des idées sans les imposer, encouragez-les à s’impliquer. Ils seront certainement plus réservés au début, mais petit à petit, d’une conversation à l’autre, ils seront plus à l’aise pour débattre de leurs positions.

Référence

 Université de Montréal, Projet vivre ensemble et citoyenneté : Apprendre la vie démocratique