Le nombre de deuils vécus au cours d’une vie est plus élevé que ce que nous pensons. En effet, ce peut être le décès d’un proche, une rupture amoureuse, la perte d’un emploi, la maladie, un déménagement, la mort d’un animal de compagnie, etc. Ces pertes et ces transitions nous amènent à vivre le processus du deuil, et ce, parfois douloureusement.
Bien que cette épreuve soit universelle, chaque personne la vit à sa façon. Ainsi, aucune recette miracle n’accélèrera le processus. Toutefois, cinq gestes posés au quotidien peuvent aider notre jeune à vivre plus doucement le processus du deuil.
Les émotions ont besoin d’être vécues et exprimées afin que la résolution du deuil soit faite. Refouler les émotions difficiles ou les garder pour lui risquerait de retarder sa guérison. La souffrance ressentie est passagère et s’estompera graduellement. Bien qu’il soit difficile au début, il faudra rappeler à notre jeune que cet état est temporaire. Il sera également important de ne pas laisser aller notre jeune dans ses remords et sa culpabilité. Cela risquerait de le blesser davantage et inutilement. Alors, encourageons-le à pleurer lorsqu’il est triste et accordons-lui le droit de se défouler adéquatement s’il est en colère.
Lors de moments difficiles, il est rarement conseillé de rester seul. Il vaut mieux encourager notre jeune à s’entourer de gens avec qui il se sent bien et où l’écoute est accueillante. Il sera important pour notre jeune de continuer à participer à des soupers et des activités avec sa famille ou ses amis. Ces moments plus légers lui permettront de se changer les idées. Du même coup, leur soutien et leur amour agiront à titre un baume sur sa souffrance. Une aide professionnelle peut aussi être nécessaire. Dans certains cas, il vaudra mieux consulter tôt afin de prévenir certaines complications reliées à un deuil plus difficile.
Se laisser aller et négliger sa santé mentale et physique pourra parfois lui sembler plus facile. Il faudra donc aider notre jeune à rassembler son énergie et mettre quelques efforts afin de continuer à prendre soin de lui à tous les niveaux. Si cela est possible, pourquoi ne pas lui permettre une ou quelques journées de congé. Notre jeune pourra en profiter pour aller se faire masser ou pour tout simplement prendre une marche en nature. Le yoga, la méditation, la lecture où toutes autres activités qui lui permettent de s’apaiser seront elles aussi les bienvenues. Bien dormir et bien s’alimenter seront également une clé importante de son rétablissement.
Les rites de passage permettent de faire le pont entre ce qui était avant et ce qui sera maintenant. Ce sont souvent des cérémonies qui permettent de se réunir et de se recueillir. Certains rituels religieux et spirituels sont plus communs et connus de tous. Si cela lui convient moins, rien ne nous empêche de créer avec notre jeunes nos propres héritages. Ceux-ci auront comme but de remémorer de jolis souvenirs et graduellement faire de la place à de nouveaux moments heureux. Il peut s’agir d’un album de ses photos préférées, l’écriture d’une lettre, une petite boîte rassemblant des effets personnels, un cadre dans le salon, l’acquisition d’un objet (une œuvre, une plante…) qui lui rappellera l’être cher. Libre à lui d’imaginer la façon dont il veut honorer et faire vivre la mémoire de ce passé.
Chaque deuil est unique, il sera donc essentiel de respecter le rythme de notre jeune. Le deuil peut se comparer à une montagne russe. Il vivra donc de bonnes comme de mauvaises journées et le tout sera parsemé de hauts et de bas. Les premières journées, voire les premières semaines, risqueront d’être les plus difficiles. Chaque première fois sans l’autre sera chargée d’émotion. Puis viendront les anniversaires souvent douloureux au début, mais avec le temps la souffrance ressentie laissera sa place aux souvenirs joyeux. Ainsi, surmonter la peur du vide lui permettra d’accueillir de nouvelles opportunités. Mais rien ne sert de le brusquer, s’il ne prend pas soin de ces souvenirs, tôt ou tard ils le rattraperont.
La meilleure personne pour nous dire ce dont elle a besoin reste notre jeune. Toutefois, il peut lui arriver de ne pas le savoir lui-même. Dans ce cas, lui proposer notre présence et notre écoute sera grandement apprécié. Il est préférable d’éviter de minimiser et de juger l’intensité de la souffrance de notre jeune afin qu’il ne se sente pas inadéquat. L’écouter simplement et sans jugement lui ouvrira la porte afin qu’il puisse exprimer sa douleur et partager ses souvenirs comme ses peurs. Si nous ne savons pas quoi dire à la suite de ses confidences, sachez qu’un regard doux ou qu’une caresse sincère vaut parfois mieux que mille et un mots.
Le Repos Saint-François D’Assise, L’essentiel sur Le deuil
Optima Santé globale, 2014, Document de référence, Comprendre et vivre le deuil
CISSS des Iles, Des réactions normales lors d'un deuil
Tel-jeunes, Vivre un deuil
Deuil jeunesse