Au Québec, le marché des laits aromatisés, incluant celui du lait au chocolat, est en essor. Les campagnes publicitaires de lait au chocolat se multiplient et prennent de l’ampleur. Démystifier le vrai du faux dans ce que les publicités laissent miroiter peut être compliqué.
C’est vrai!
À l’instar des autres boissons sucrées, le lait au chocolat devrait donc être consommé à l’occasion seulement. La consommation régulière de cette boisson est difficilement compatible avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé. Pour réduire le risque de carie dentaire et de maladies chroniques, elle recommande de limiter l’apport en sucre ajouté à 10% de l’énergie quotidienne (soit 12 cuillères à thé de sucre pour un adulte), et même idéalement à 5% de l’énergie quotidienne. Or, une seule tasse (250 ml) de lait au chocolat peut contenir la moitié de l’apport quotidien recommandé en sucre pour un adulte, voir même plus pour un enfant.
C’est faux. Le marketing fonctionne. À preuve, six adultes du Québec sur dix estiment que le lait au chocolat est bon pour la santé puisqu’il contient plusieurs nutriments.
Toutefois, malgré les nutriments qu’il contient, la teneur en sucre du lait au chocolat rend sa consommation régulière peu compatible avec une alimentation saine.
Au Canada, les apports insuffisants en nutriments contenus dans le lait au chocolat, comme les vitamines (A et D) et minéraux (potassium, calcium) sont relativement fréquents. Cependant, ces nutriments sont loin d’être exclusivement présents dans le lait au chocolat. Par exemple, plusieurs aliments d’origine végétale sont des sources intéressantes de vitamine A et de potassium et les produits laitiers en général contiennent aussi du calcium. Le lait nature apporte les mêmes nutriments, et ce, sans le sucre ajouté.
C’est faux.
Pour renforcer l’association entre le lait au chocolat et les saines habitudes de vie, l’industrie commandite plusieurs événements liés au sport.
Une analyse du scientifique en chef du Québec remet en perspective ce mythe bien ancré. Certains articles dénotent les bénéfices de cette boisson sur la récupération physique, entre autres grâce à sa teneur en eau, protéines, électrolytes et sucre. Pourtant, la démarche scientifique derrière ces résultats est de faible qualité et comporte des conflits d’intérêts.
En cas de doute, une nutritionniste saura vous éclairer.
Le marketing alimentaire du lait au chocolat est très efficace, mais insidieux. L’industrie déploie des techniques marketing procurant, à tort, des vertus de santé au lait au chocolat.
Le Guide alimentaire canadien recommande d’opter pour l’eau comme boisson de premier choix et propose de choisir le lait non sucré. Même si le lait au chocolat peut être consommé de manière occasionnelle, au quotidien, boire de l’eau du robinet demeure la meilleure façon de s’hydrater.
*Cet article a été réalisé grâce à la contribution d’Alice Trudeau-Gratton, stagiaire en nutrition.
INSPQ, La consommation des Autres aliments et des boissons chez les Québécois
INSPQ, Boissons sucrées : tendances des achats au Québec, impacts sur la santé et pistes d’action
Ahmed M, Praneet Ng A, L'Abbe MR, Nutrient intakes of Canadian adults: results from the Canadian Community Health Survey (CCHS)-2015 Public Use Microdata File
Amiri M, et al. (2019), Chocolate milk for recovery from exercise: a systematic review and meta-analysis of controlled clinical trials
Scientifique en chef du Québec, Non, le lait au chocolat n’améliore pas la récupération des sportifs
Gouvernement du Canada, Guide alimentaire canadien